Avec son timbre pleinement lumineux de ténor, on n’est pas loin de l’entendre les yeux fermés chanter le Lyôba. Mais même si ses aigus survolent toutes les lignes de chant et qu’il s’illustre volontiers dans le répertoire populaire avec le Quintette des Barbus de derrière les fagots, Philippe Jacquiard n’est pas gruérien… Il a grandi à Corserey et vit aujourd’hui dans la Broye. District où il organise une saison musicale, Les Petits Concerts broyards.

Alors qu’il vient de tenir brillamment le rôle de Faust à l’Opéra du Rhône, sa voix le porte naturellement vers le répertoire romantique (dont les harmonies innervent encore les chants fribourgeois et leur tonalité nostalgique…) C’est donc le Voyage d’hiver, sommet du lied schubertien et poignante mise en musique de la solitude, que Philippe Jacquiard interprète ce jeudi à l’église d’Aumont. Il a retrouvé une version inhabituelle, en français. Il partage la scène avec la pianiste Sui Lin Hsing et un autre ténor, Laurent Galabru.