2024.09.04 La Liberté

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Des récitals dédiés à la voix. Une troisième saison s’ouvre pour les Petits Concerts broyards

Le ténor Philippe Jacquiard présente les six rendez-vous de sa nouvelle affiche. Il chantera lui-même notamment des airs d’opérette et le cycle Voyage d’hiver de Schubert en français, tandis qu’il invite ce jeudi en ouverture les chanteuses romandes Léonie Renaud et Carine Séchaye.

Philippe Jacquiard est ténor et directeur artistique des Petits Concerts broyards, qui ont lieu à l’église d’Aumont.Corinne Aeberhard


Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

3 septembre 2025 à 06:00

Voici la troisième saison de concerts que Philippe Jacquiard programme dans la Broye. Le ténor s’est fait connaître comme membre du Quintette des barbus de derrière les fagots. Il se produit régulièrement comme soliste. Depuis qu’il vit dans le district, il a souhaité offrir un lieu pour permettre aux chanteuses et chanteurs du cru de s’exprimer en récital dans le registre classique. Les Petits Concerts broyards étaient nés.

La saison a su gagner la fidélité du public et attiser sa curiosité. Mais elle souffre encore d’un manque de visibilité, estime Philippe Jacquiard. «Chaque concert dure à peu près une heure. Le public entre dans l’univers des artistes, ce sont eux qui choisissent ce qu’ils ont envie de chanter», précise le ténor. C’est-à-dire des œuvres qu’ils aiment particulièrement ou qu’ils n’auraient pas l’occasion de chanter ailleurs. De septembre à février, le premier jeudi de chaque mois est ainsi consacré à la voix à l’église d’Aumont.

« Ça part toujours d’une rencontre »

Philippe Jacquiard

Aux voix de Léonie Renaud et Carine Séchaye pour commencer: ce jeudi soir, la soprano et la mezzo-soprano ouvrent les feux autour de duos français, signés Massenet, Offenbach, Messager, Lecoq ou encore Pauline Viardot. «Ça part toujours d’une rencontre», raconte Philippe Jacquiard, qui était du casting de l’opéra Carmen, il y a un an, à la Salle CO2 de La Tour-de-Trême. C’est grâce à cette production qu’il a pu inviter l’interprète du rôle-titre, Carine Séchaye. Léonie Renaud et elle seront accompagnées au piano par la répétitrice et cheffe de chant Marie-Cécile Bertheau.

La mezzo-soprano Carine Séchaye, ici lors des répétitions de l’opéra <i>Carmen </i>à la Salle CO2, ouvrira la saison des Petits Concerts broyards le 4&nbsp;septembre.

La mezzo-soprano Carine Séchaye, ici lors des répétitions de l’opéra Carmen à la Salle CO2, ouvrira la saison des Petits Concerts broyards le 4 septembre.

Maude Gyger

Le 2 octobre, la cheffe Naomi Spicher dirigera les voix d’hommes du chœur Diverticantus, qui a fêté ses cinq ans en début d’année. «Elle habite à côté de chez moi», sourit Philippe Jaquiard. Le rendez-vous permettra au public d’apprécier un concert qui sort du cadre du récital.

Le 6 novembre,

Les Petits Concerts broyards offriront une scène à deux étudiantes de la haute école HEMU, Ananda Dingenen et Eudoxie Mottironi: la soprano et la mezzo ont aussi chanté dans les chœurs de Carmen. Elles prépareront un programme panaché «entre la passion espagnole et l’élégance française», annonce Phillippe Jacquiard: des duos bien sûr, mais aussi des solos et des pièces pour piano seul.

Timbres solaires

Le 4 décembre,

c’est Philippe Jacquiard lui-même qui proposera une version rare du Voyage d’hiver (Winterreise) de Schubert. Pour assumer ce qu’il définit comme un «défi», il se répartira les lieder du cycle avec un autre ténor, Laurent Galabru: «Je suis tombé sur une ancienne partition en français. Cela fait partie d’une époque», précise Philippe Jacquiard, conscient que la pratique n’est pas habituelle: elle lui permet toutefois d’aborder une œuvre majeure par un biais original. Le texte a été traduit par Maurice Chassang, poète décédé en 1940. La pianiste sera Sui Lin, qui est aussi une voisine du chanteur.

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En début d’année prochaine,

le 1er janvier exactement, le festival lyrique promis par la saison se jouera sous le signe des bulles de champagne et de la légèreté de l’opérette, là aussi à la française. «Les trois ténors», comme Philippe Jacquiard, Laurent Galabru et Germain Bardot se nomment avec un clin d’œil, remettront le couvert après un premier concert du même acabit qui avait connu «un franc succès». Leurs timbres solaires promettent de rayonner, accompagnés par leur ami pianiste Philippe Morard.

Quant au dernier rendez-vous,

il est prévu le 6 février autour de chansons populaires et valaisannes de Gustave Doret, entre autres.